Les petits aventuriers

Deux jeunes garçons de Folembray, André S... et Louis N..., agés d’une quinzaine d’années, employés à la verrerie, ont décidé de « trotter le globe ». Après quelques excursions dans les bois des alentours et des explorations dans les carrières de Bernagousse, pour se faire au métier, les deux gaillards se firent une bourse, l’un en faisant des économies, l’autre en... chapardant quelques dizaines de francs à ses parents.
Donc, après un apprentissage de six mois et s’être munis d’un petit pécule, nos voyageurs en herbe, valise en main, prenaient le train à 9 heures du soir, à la gare du Rond-d’Orléans, le 31 mai, jour de la Pentecôte, pour... voilà ce que l’on ne sait pas. Les uns disent l’Amérique, les autres le Maroc.
En tout étal de cause, nos jeunes découvreurs de continents n’ont pas reparu et leurs parents sont très inquiets.
Il n’y a pas de quoi. Les explorateurs seront pincés au demi-cercle, quand ils n’auront plus le sou et on les rendra, après un excellent exercice de plein air (le campring) à leurs familles.
Nous en avons connu de ces robinsons qui sont maintenant de parfaits officiers ministériels.

Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, le 11 juin 1914