Le coquet village de Folembray est en deuil, sa bienfaitrice n’est plus*i Madame la baronne de Poilly est décédée vendredi soir en son château de famille. Avec elle disparaît un grand nom qui fut bien populaire et qui reste chez nous le symbole de la bienveillance et de la charité. Tous ceux qui eurent la bonne fortune d’approcher Mme de Poilly conserveront son souvenir et regretteront cette femme aimable, à l’accueil simple et enjoué laissant d’elle une châtelaine telle que se sont plu à l’évoquer ceux qui ont raconté par l’anecdote l’histoire de notre nation.

La famille de Poilly était originaire de Picardie. Voici ce que dit le Figaro : La baronne de Poilly née du HallayCoctquen, qui tut une des femmes les plus admirées, sous le second Empire, pour sa beauté, son élégance et son esprit, est morte en son château de Folembray, dans l’Aisne.

De sou premier mariage avec le comte de Brigode elle eut deux fils, le comte de Brigade, marié à Mlle de Gramont, et le marquis du Hallay-Coëtquen, qui porte le nom et le titre de son grand-père.

Elle était la sœur de la vicomtesse de Bresson.de la comtesse Amelot de Chaillou et de la baronne de Colobria. Les salons de la baronne de Poilly furent fréquentés par toutes les élégances parisiennes, qui y coudoyaient les célébrités littéraires et artistiques. Mme de Poilly tut l’une des interprètes des Commentaires de César, la spirituelle pièce du marquis de Massa, qui eut an si éclatant succès au théâtre de ’impératrice Eugénie, au château de Compiègne.

Le Guetteur de Saint-Quentin, le 13 octobre 1905