Les sillonistes de Soissons
Décidément on trouve des apaches partout. Dimanche dernier quelques jeunes gens "sillonistes" » de Soissons étaient allés apprendre à leurs camarades de Folembray le jeu de fott-ball ; mais d’aimables socialiste » — ou apaches — les reçurent par les cris de : « < A bas le Sillon, enlevez-les, » etc. Ce fut, d’ailleurs, peine perdue, car nos jeunes « « sillonistes » ne daignèrent pas répondre aux basses insultes de ceux qui s’intitulent membres de « l’Union morale », et Ta partie de foot-bal terminée on enfourchait les bécanes pour rentrer à Soissons.
Tout à coup, près de Coucy-le-Château, on en tendit erief : « Arrêtez que je vous casse ta... » C’était encore quelques membres de cette "Union morale" qui arrivaient connu : des tous furieux. Rééditant la fable du loup et de l’agneau, ils accusaient les » sillonistes » d’avoir insulté « l’Union morale » (mince de morale) et menaçaient de « démolir » ceux qui auraient l’audace de revenir à Folembray une antre fois. On nous affirme même que l’un des apaches, qui paraissait avoir fait des caresses à la liqueur à laquelle Pernod fils donne son nom aurait frappé trois Soisonnais, il se chargeait, criait-il, à lui tout seul, de démolir vingt adversaires.
En tous cas nous adressons de vives félicitations aux sillonistes soi-sonnais du calme qu’ils ont su garder en face des provocations de ces énergumènes.
Le Journal de Saint-Quentin, le 29 juin 1904