Ces jours derniers, vers dix heures du matin, Chappa Paulin, âgé de 29 ans, verrier, et Jubet Charles, 48 ans, manouvrier, tous deux à Folembray, se trouvaient au cabaret Lubin, à Coucy, lorsque sans motif Judet, qui était dit-on, pris de boissons,reprocha à Chapqa d’avoir avec raison été condamné pour vol. Ce dernier justement froissé riposta qu’il avait été condamné innocemment et que d ailleurs Jubet n’avait pas le droit de l’apostropher ainsi. Peu après, tous les deux se retrouvaient près du marché de Folembray, Jubet, cette fois, accompagné de son fils Georges, âgé de 18 ans.
Là, une lutte s’engagea entre eux deux, lutte dans laquelle des témoins ont vu Chappa étendu par terre, la figure ensanglantée et saisie aux vêtements par Jubet père. Des femmes, qui se trouvaient au marché de Folembray, en voyant la rixe, auraient crié, et alors les Jubet auraient abandonné Chappa. Celui-ci se plaint d’avoir reçu un coup de pied sur le nez et une égratignure au cou de Jubet père, pendant que Jubet fils le tenait par les jambes sur un tas de pierres où ils l’avaient renversé pour l’empêcher de se défendre. Selon Jubet père, Chappa se serait jeté sur lui ; il l’aurait repoussé et tous les deux seraient tombés sur un tas de pierres. Il n’y aurait eu aucun coup et son fils n’aurait rien fait, ce que s’empresse de confirmer ce dernier.
Cependant, Joubet père avoue qu’il a pu égratigner son adversaire en le repoussant. La justice, espérons-le, saura tirer cette affaire au clair.

Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 29 janvier 1895