Un verrier de folembray
Le jury de l’Aisne a eu hier à juger xxxxxx, 35 ans. verrier à Folembray accusé d’homicide volontaire, commis dans les circonstances suivantes :
xxxxxx et son camarade xxxxxxxx, 41 ans, demeurant à Paris et venu séjourner une quinzaine à Folembray chez son père, avaient passé une grande partie de la soirée du vendredi 28 avril à jouer aux cartes dans un débit de la localité, en compagnie d’un nommé xxxxxxxx, dit xxxxxxx, peintre.
A l’heure de la fermeture, le débitant mit les trois consommateurs dehors. xxxxxx et xxxxxx, ayant commencé à se quereller pour un motif futile, xxxxxx prit son vélo et regagna son domicile. Or, vingt minutes environ après, il les entendit discuter devant sa maison. Il sortit et voyant que la querelle s’envenimait, parvint à séparer les antagonistes.
xxxxxx s’était décidé à retourner au domicile de son père. xxxxxx, de son côté, regagnait le sien mais c’était pour y prendre son fusil de chasse avec lequel il revint menaçant. En vain, xxxxxx essaya de faire rentrer xxxxxx chez son père. Celui-ci se tint tout d abord dissimulé derrière un mur et quand xxxxxx apparut, s’avança résolument sur lui. Un coup de feu dans la nuit C’est alors que xxxxxxx tira un coup de son arme dans sa direction, l’atteignant dans l’aine et à la cuisse. xxxxxxx s’écroula et eut la force de dire à son agresseur : « Qu’as-tu fait ? Embrasse-moi, je vais mourir ». Conduit d’urgence à l’Hôtel-Dieu de Laon, xxxxxx y succombait le lendemain matin.
M. Simon Duparcmeur, substitut, occupe le siège du ministère public. M. Fagneux, bâtonnier du barreau de Laon, présente la défense de l’accusé. xxxxxx reconnaît les faits. Ce qui l’a mis en fureur, dit-il, c’est que xxxxxx s’était répandu en propos grossiers à l’égard de sa mère et de sa sœur. II ajoute cependant qu’il n’a pas voulu tuer et qu’il regrette son acte.
Le jury ayant rendu un verdict affirmatif avec circonstances atténuantes, il est condamné à 5 ans de prison avec sursis.
Le Progrès de la Somme, le 5 août 1939