Assemblée générale de la verrerie
L’assemblée ordinaire de cette société, dont le siège social est à Paris, 9, rue de l’Isly, a eu lieu avant-hier. Elle a approuvé les comptes de l’exercice clos le 30 juin dernier, qui a laissé 1.883.660 fr. 53 de bénéfices bruts et 809.641 fr. 49 de bénéfices nets après déduction des frais généraux, d’une somme de 361.315 fr. 30 pour amortissements et de 150.000 fr. pour la réserve pour risques industriels et commerciaux.
Sur le solde bénéficiaire, après prélèvement de la réserve légale, une somme de 480.000 fr. a été affectée à la distribution de l’intérêt statutaire de 6 0/0 aux actions, soit 300 fr. par titre. L’excédent s’élevant à 289.159 fr. 42 a été réparti entre divers fonds de réserves ou provisions, sauf une somme de 8.985 fr. 08 qui a été
reportée à nouveau.
La société n’a pas encore pu, pendant l’exercice écoulé, reprendre le cours normal de ses fabrications, la reconstruction totale de ses usines et services, bien que poussée activement, n’étant pas encore complètement achevée.
Actuellement, tous les ateliers sont équipé ». Les machines-outils pour le fer et le bois sont installées, plus de 70 moteurs électriques sont en service et reçoivent la force motrice de la centrale de transformation alimentée à 15.000 volts par le secteur de la Compagnie Electrique du Nord. La construction des usines est achevée, seuls, les bureaux définitifs ne seront mis en service que dans quelques mois.
La société a trouvé de grandes facilités pour ses travaux de reconstruction dans la carrière de pierre de taille du Coupet, dont elle a la concession.
Une seule fabrication, celle des isolateurs, a été reprise jusqu’à ce jour. De nouveaux types ont été créés, qui répondent mieux aux exigenres de la technique moderne. Le nouveau laboratoire d’essais permettra, avec un transformateur de haute puissance à 650.000 volts, de réaliser tous les essais désirables. La fabrication de types à très haute tension (jusqu’à 100.000 volts en ligne) a été absorbée par les commandes. En outre, la reconstruction des lignes d’énergie électrique détruites pendant la guerre et le grand développement de l’emploi de l’électricité assurent de larges débouchés à ces fabrications.
La consommation des isolateurs à basse tension apporte un appoint des plus appréciables par la distribution d’énergie et d’éclairage dans les villages.
Enfin, la consommation des isolateurs pour lignes télégraphiques et téléphoniques, ralentie pendant la guerre, a repris et assure un débouché intéressant par la régularité des commandes.
La fabrication des bouteilles Cognac va reprendre vraisemblablement en janvier. On procédera incessamment à la mise à feu d’un four à cet effet.
Les produits réfractaires sont encore fabriqués à Folembray en vue de la reconstitution des stocks nécessaires à l’entretien des fours et à la reconstitution de tout le matériel nécessaire à la fabrication du Chryso. Lorsque ces stocks seront suffisants, la société envisagera la création d’une clientèle, soit en verrerie, soit en métallurgie. Un grand four est encore à réparer.
La fabrication du Chryso, produit réfractaire : destiné aux revêtements, dallages, mosaïques, interrompue pendant la guerre, a été reprise. La presse hydraulique spéciale à grande puissance que l’Allemagne n’avait pas livrée en août 1914 a été installée. Le four est à feu. Le laboratoire des isolants synthétiques est presque achevé.
La Journée industrielle, le 15 décembre 1922