Les ouvriers des verreries
Les ouvriers des verreries de Trelon, Anor et Fourmies auraient été envoyés en Allemagne. Nous lisons dans le Vigneron Champenois : Les verreries de Trelon, Anor, Hirson, Fourmies, Folembray sont on pays envahi et ceux de leurs ouvriers qui n’ont pas été pris par la mobilisation ont été emmenés en Allemagne comme prisonniers. Reims, tout en restant dans la ligne de feu, a pu conserver à peu près toute son intégrité. C’est pourquoi Reims a pu équiper un four à Decize en y transportant ce qui lui restait de personnes, de mobilier et d’outillage, niais à cela se limitent ses possibilités. Les verreries situées en pays envahi ne peuvent rien faire, ni rien fournir faute de personnel et d’outillage. Les verreries détruites ne peuvent rien fournir comme matériel, ni comme outillage. C’est dans celles-là qu’il a fallu cependant rechercher le reste du personnel non mobilisé pour équiper un four dans le centre, au prix de difficultés nombreuses, car ce personnel, qui s’est échappé lors de l’invasion, sans ressources d’aucune nature. sciait réfugié aux quatre coins de lu France. A ces difficultés s’ajoutent celles des approvisionnements. La crise du charbon est extrêmment grave. On en est réduit à se demander si les fours ne seront pas obligés de s’arrêter faute de charbon. Des tentatives ont été faites par plusieurs verreries pour essayer d’utiliser des établissements plus ou moins organisés afin de pouvoir reprendre la fabrication. Outre qu’on ne prévoyait pas que la guerre serait d’aussi longue durée on a trouvé beaucoup de difficultés matérielles d’exécution. Quant à retrouver les stocks laissés dans les verreries envahies, on ne peut qu’avoir les plus grandes appréhensions.
Journal des réfugiés du Nord, le 6 mai 1916