L’inquisition


Suivant l’exemple du citoyen Robin, de rubiconde notoriété, le Réveil Sois sonnais donne la main à La Raison et se félicite d’avoir inséré les lignes qu’on va lire : « Une curieuse enquête vient d’être faite par un de nos confrères parisiens, M. Caston Cagniard, à la verrerie très importante qui occupe, comme on sait, 5oo ouvriers. « Ces ouvriers et leurs familles forment la majeure partie de la population de Folembray qui compte 1,800 habitants. « La verrerie appartient à M. le comte de Brigode. « A l’établissement est annexé une sorte d’orphelinat industriel où l’administration de l’Assistance publique entretient encore quelques pupilles.
« Il y a deux ans l’administration préfectorale de l’Aisne décida de ne plus placer d’enfants assistés à Folembray. Mais alors M. le comte de Brigode voulant, dit notre confrère, s’assurer le bénéfice de la main d’œuvre infantile, recruta de nouveaux pupilles en s’adressant au trop fameux abbé Santol.
« M. Gaston Cagniard a fait porter son enquête sur la situation de ces pupilles placés sous la surveillance de trois frères appartenant à une congrégation non autorisée. Il a relevé des faits « d’oppression intellectuelle » et cléricale, d’autant plus graves que plusieurs de ce« pupilles relèvent de l’Assistance publique.
« Nous nous proposons de donner plus de détails sur cette enquête dans notre prochain numéro. » Attendons ce prochain numéro qui paraîtra demain, il nous réserve sans doute un chef-d’œuvre de mouchardise !... ou tout simplement l’un de ces articles où le grotesque le dispute au ridicule et qui ne sont destinés qu’à alimenter d abominable façon la rubrique spéciale des prétendus scandales cléricaux.
Le Reveil de l’Aisne, le 19 mai 1903