Accueil > Verrerie > Après 1918

Après 1918


Galerie

Histoire


A peine rentré de captivité (fin 1918) M. ke Comte de Brigode, oubliant ses privations, ses pertes et ses soucis, estime qu’il importe d’agir avec rapidité et charge le Directeur des Verreries M. Conrad, Ingénieur des Arts et Manufactures, Capitaine aux armées, de concevoir le plan entièrement nouveau de reconstruction.
L’idée dominante est d’édifier des usines correspondant à toutes les nécessités de la technique moderne.
Dès janvier 1919 M. Conrad s’installe dans les ruines avec quelques hommes déterminés, et le travail commence au milieu de difficultés toujours renouvelées...
La maison Limousin, de Paris, spécialisée dans les travaux de ciment armé, fut chargée de l’entreprise de toutes les constructions utiles à la verrerie, sous la surveillance de l’architecte M. Albert Perron...
Dès l’automne 1919, les premiers bâtiments sortent de terre. Les ateliers nécessaires aux divers services des usines sont entrepris en premier lieu, ainsi que la reconstruction d’un des grands fours à bassin, où la fusion du verre s’opère par le gaz enflammé.
En juillet 1920 ce four était achevé et, le 18 octobre suivant, on recommençait la fabrication des isolateurs en verre (que les ouvriers appellent des "tasses") nécessaires aux lignes d’énergie électrique à haute tension, triple, quadruple et quintuple cloches, ainsi que ceux destinés à l’administration des télégraphes et des téléphones.
Pour l’eau industrielle, la maison Limousin construisit un réservoir en ciment armé d’une capacité de 800 mètres cubes. Commencé en février 1920, il était achevé au mois d’août de la même année.
Puis les ateliers complémentaires indispensables : ajustage, forge, briqueterie réfractaire, ateliers de broyage, etc... s’élèvent et s’achèvent.


Deux autres grands fours sont encore construits pour la fabrication des bouteilles, modèles cognac et champenoises, ainsi que la halle des carcaises, ou fours à recuire, et les ateliers pour la dallages et revêtements en verre du produit spécial dit "Chryso".
En outre, une nouvelle ompostion de verre appelée "Sibor" résistant aux différences brusques de températures, est lancée et paraît devoir être adoptée dans les laboratoires et les pharmacies.
L’électricité règne partout en souveraine. La station centrale, prévue pour toutes les extensions possibles, reçoit le courant à 15.000 volts de la Compagnie Électrique de la Vallée de l’Oise, par l’intermédiaire de l’usine de Beautor (près de La Fère), avec transformateur. De la centrale électrique de la Verrerie partent également des câbles destinés à alimenter un groupe générateur, et un transformateur de 200.000 volts pour les essais des isolateurs à très haute tension...
D’autre part, les installations sanitaires ont été l’objet de sérieuses préoccupations. C’est ainsi que furent établis : vestiaires, lavabos à eau chaude, fosses septiques à chasses d’eau automatiques, salles de douches et de bains.
Le chauffage est réalisé par une sale de chauffe centrale, qui renvoie l’eau chaude dans les radiateurs jusqu’à 200 mètres de distance. La circulation se fait à l’aide de pompes électriques qui, par grand froid, peuvent faire circuler par heure 75 mètres cubes d’eau à 90 degrés.
Les différents services ou ateliers des Verreries occupent une superficie de 12 hectares et, en 1925, les bâtiments couvraient 30.000 mètres carrés.
750 ouvriers y sont employés, et le chiffre annuel d’objets fabriqués atteint plusieurs millions.


© Jules Bouzard, Histoire complémentaire de Folembray, 1931, pp. 113-118