Une voleuse à Folembray
Le 1er octobre, vers cinq heures, écrit-on de Folembray à la Défense nationale de Chauny, Mme Schott, hôtelière à Folembray, obligée d’aller ouvrir la grande porte de sa cour à une voiture qui allait y entrer, venait d’apercevoir une femme descendant la côte, et à sa rentrée dans l’hôtel elle reconnut la même personne en face des fenêtres.
Mme Schott ayant de suite pressenti qu’il s’était passé quelque chose d’anormal pendant sa courte absence, se rendit à son comptoir dont le tiroir était entr’ouvert, et elle constata que trois pièces de cinq francs en étaient disparues.
L’hôtelière s’étant mise à la pour suite de la femme en question, cria pour la signaler à des jeunes gens se
trouvant de son côté, et ceux-ci la ramenèrent et elle fut remise au garde champêtre à qui elle avoua avoir soustrait trois pièces de cinq francs dans le comptoir, puis les avoir jetées dans la haie bordant la route, au moment où on allait s’emparer de sa personne.
Les trois pièces furent, en effet, retrouvées dans la haie, et la voleuse fut conduite au poste municipal, ou la gendarmerie de Coucy-le-Chàteau, prévenue de suite, vint la prendre dans la matinée du 2 pour la mettre en état d’arrestation et la transférer à Laon, devant M. le procureur de la République.
Cette femme a déclaré se nommer Charlotte Mouché, âgée de 21 ans, célibataire, manouvrière sans domicile
fixe. Elle avait quitté Saint Quentin le matin du 1er octobre, pour se rendre à La Ferlé Milon. Étant de passage à Folembray, vers 5 heures du soir, elle commit son vol comme il a été dit ; elle ne savait quelle idée avait pu lui passer par la tête, et après avoir déclaré quelle n’avait aucune condamnation à sa charge, elle ajouta qu elle regrettait sincèrement sa mauvaise action.
Le Guetteur de Saint-Quentin, le 7 octobre 1910